PORTRAIT D'UNE PASSIONNÉE.
Sylvie de Mathuisieulx
Aujourd’hui, rendez-vous avec Sylvie de Mathuisieulx. Nous sommes allées manger de la purée, une tarte aux pommes et surtout, nous avons beaucoup papoté ! Son travail, ses idées, ses réflexions, ses pensées, tous azimuts…
Ce n’est pas vraiment une vocation, mais plutôt un fait : Sylvie est née pour raconter des histoires. Elle en a toujours raconté, depuis qu’elle sait parler. Dès qu’elle a su lire, puis écrire, elle a posé des mots sur des papiers épars. C’est comme cela qu’elle a commencé, comme tous les vrais écrivains, ceux qui n’ont pas attendu une opportunité pour se lancer. Une plume qui s’est allégée au fil des années, affinée et envolée, à force de travail et de persévérance. Un imaginaire riche et pétillant qui a su se faire remarquer.
L'ANECDOTE RIGOLOTE
Un soir de baby-sitting, alors qu’elle lisait
« l’histoire du soir » aux enfants, Sylvie s’est mise à rire sans
pouvoir s’arrêter. Les bambins avaient voulu qu’elle leur raconte l’histoire du
Monstre poilu d’Henriette Bichonnier
et Pef.
« Les petits me disaient sans cesse : mais continue de lire
Sylvie, arrête de rire ! »
Et lorsqu’ils furent au lit, Sylvie se dit que, décidément, c’était drôlement
amusant de raconter des histoires aux enfants ! Pas seulement pour eux, mais
aussi pour elle. Du haut de ses 17 ans, elle prit conscience que si elle
voulait écrire des histoires, c’était surtout à eux qu’elle devrait s’adresser.
Que c'était précisément ce genre de livres qui allaient leur faire aimer la lecture !
Pourtant, l’enjeu était de taille. Il n’y a pas d’études pour devenir écrivain
et il faut persévérer coûte que coûte. Sylvie entame donc des études de droit,
sans vraiment savoir ce qu’elle veut faire plus tard.
Elle ne laisse pas tomber
sa plume pour autant et continue à raconter des histoires. Elle les envoie. On
lui dit que ce ne sera pas facile et certains s’étonnent de la voir opiniâtre à
ce point. Les gens qui disent qu’être écrivain n’est pas un gagne-pain, sont
nombreux à se presser au portillon pour vous rappeler que c’est beau d’avoir
des rêves mais qu’il faut savoir les laisser sur son paillasson.
Mais voilà, de fil en aiguille et au prix de nombreux et réguliers envois de
textes, des nouvelles aux romans, à des maisons d’édition, Sylvie est remarquée
et ses premiers livres paraissent. Elle est alors en Licence de droit et commence à publier régulièrement. Après l’obtention de son diplôme en droit en social, elle devient professeur à
la faculté de droit.
Aujourd'hui, Sylvie se consacre entièrement à sa passion, avec des projets toujours exaltants ! Les
livres de Sylvie sont lus et même étudiés.
« Le pire serait de se réveiller un matin et de se dire que c’est trop
tard et qu’on s’ennuie. Aller tous les matins au boulot en traînant les pieds,
quelle absurdité ! »
Pour ce qui est de l’ennui, Sylvie ne risque pas de s’y complaire. Elle a un
paquet de projets et d’idées en tête.
Et entre purée et tarte aux pommes, elle répète sa formule favorite « Je
n’ai vraiment pas les neurones qui se touchent aujourd’hui ! »
Mais moi, je suis certaine qu’ils sont en parfait état de fonctionnement, ses
neurones !
CV D'UNE PASSIONNÉE
En Littérature...
Auteure pour la jeunesse, Sylvie a à son actif une bonne cinquantaine
d’ouvrages en tous genres. En 2000, La maîtresse
est foldingue est le premier roman paru aux éditions Milan Poche et traduit
en italien en 2001. C’est le début d’une série originale et souvent étudiée
dans les classes élémentaires : Le
secret de la maîtresse (2005), La
maîtresse a peur du noir (2007), traduit en coréen en 2010. Un petit
nouveau est à paraître en avril 2013 : Les
vacances de la maîtresse.
Une autre série connaît un vif succès chez les pré-ados : « Enigmatique, mon cher Eric ! » aux éditions Hatier. Eric est un petit gars d’à peine 10 ans qui veut devenir détective. En attendant, il mène déjà de vraies enquêtes policières lorsque des infractions sont commises dans son entourage… La bague des maths (2008), Qui veut la peau du nouveau ? (2008), Un frisson pour des bonbons (2009, Prix des écoliers 2010), L’homme au ciré jaune (2010) et le petit dernier, Le secret de la montre dorée (2011) ont ravi la jeunesse ! Ces ouvrages ont connu une belle réussite au Liban, où Sylvie a déjà eu l’occasion de se rendre pour rencontrer les élèves des écoles francophones qui l’étudient.
La collection « Comment faire enrager… » parue aux éditions Petit à
Petit- La Martinière se présente comme des « guides de savoir-vivre à
l’envers ». La formule, « comment faire enrager… », est suivie
d’un titre évocateur : … sa sœur
chérie en 10 leçons, …la baby-sitter
en 10 leçons et bien d’autres. Il s’agit d’une collection qui aborde avec
humour toutes ces petites choses qui agacent les adultes et les rendent furieux.
Ces guides pleins d’astuces et de malices ont donné naissance à une série de
dessins animés pour la télévision, sous le titre d’Angelo la Débrouille depuis avril 2010. La série télévisée a
remporté un grand succès auprès du jeune public, en recevant le Pulcinella
Award de la Meilleure série pour les enfants au festival Cartoons on the bay.
Ce qui a motivé Sylvie et sa maison d’édition à décliner le héros de
« Comment faire enrager… » en BD. Le premier tome d’Angelo la Débrouille « Attention,
j’arrive ! » est paru en 2010.
Pour les plus jeunes, la collection « Les questions de Justine »
(éditions Belin, 2005, traduite en coréen) propose des documentaires ludiques
qui répondent aux interrogations des enfants : Aller à l’école, pour quoi faire ?, Le jour et la nuit, comment ça marche ? Ou encore Manger, à quoi ça sert ?
Enfin, une dernière série pour parfaire la collection, « La classe de
Madame Aimée Manger », présente huit ouvrages ludo-créatifs sur l’équilibre
alimentaire assortis de recettes que les enfants peuvent facilement réaliser.
Pour les adolescents, Sylvie a également romancé quelques thèmes importants
dans une série intitulée « La vie et compagnie » (éditions Oslo).
Dans un récit à deux voix, deux jumeaux de 12 ans, Stan et Mathilde, font partager leur
vie et leurs réflexions aux lecteurs. Les trois premiers tomes de « La vie
et compagnie » traitent plus spécifiquement des tracas quotidiens de la
vie –mouvementée- des ados.
Ces collections permettent à Sylvie d’évoquer quelques-unes des grandes
thématiques du monde de l’enfance et de l’adolescence. En suivant un personnage
auquel l’enfant/ado peut s’identifier, la romancière parcourt avec tact les
différentes interrogations et états d’âme de cette période pleine de
changements et de bouleversements.
Dans un tout autre genre, Sylvie s’est aussi prêtée au jeu des contes et
légendes en écrivant Contes
d’Alsace. Les éditions Le Verger ont ainsi publié avec l’écrivain de
vieilles histoires et légendes revisitées de notre belle région alsacienne.
Amoureuse des Lettres, Sylvie de Mathuisieulx l’est entièrement. C’est donc
tout naturellement qu’elle s’est replongée dans les plus grands mythes de
l’Histoire. Elle a relevé ce courageux défi, en se jetant dans les tumultueuses
aventures d’Ulysse. Le voyage d’Ulysse,
paru aux éditions Calleva, retrace l’épopée du héros d’Homère. Raconté par
lui-même et dans le respect des textes du célèbre aède, les chapitres sont
séparés par « Les échos de l’Olympe » qui présentent la vie
quotidienne au temps de l’Antiquité. L’auteure associe ainsi histoire romancée
et faits historiques réels, le mélange idéal pour un ouvrage à la fois didactique
et récréatif, en toute conformité avec les programmes de la classe de 6ème.
Pour la Presse...
Elle sait parler aux jeunes avec un langage à la fois simple
et complexe et maîtrise parfaitement la parole « jeun’s » sans tomber
dans le copiage ou le rôle de copinage. Pour elle, il est naturel d’allier
registres familier et soutenu, faire passer les idées autant que les bonnes
blagues.
Aussi, sa contribution à la presse « ados » propose-t-elle des
méthodes simples et efficaces pour mémoriser correctement des techniques par
l’exemple.
Jusqu’à l’année dernière, les éditions
Epicure publiaient les magazines Vivre
au collège, Vivre au lycée, Epicure et
Œdipe, au sein desquels Sylvie avait en charge la rubrique « Orientation ».
En outre, elle proposait des
articles ayant pour thèmes aussi bien le savoir-vivre, le développement
personnel que la méthodologie scolaire. Quelques
titres évocateurs : « Et pourquoi que j’y dirai merci, à la
dame ? », « Le parcours du révisant », « Le coup de
foudre, comment, pourquoi ? » …
Sylvie a l’idée d’un livre qui compilerait tous ces articles sous le titre :
« La boîte à outils ». Celui-ci reprendrait par thématique les
différentes rubriques présentant des méthodes constructives pour aider les
adolescents à acquérir de bonnes techniques d’apprentissage et de mémorisation,
mais aussi des réflexions sur le travail scolaire et la pédagogie. Pour bien
apprendre, il faut bien comprendre. « Ces articles ont été écrits pour
aider les ados à trouver des méthodes, mais aussi pour contribuer à leur
insuffler une certaine vision des savoir-vivre. »
Nous espérons que ce projet verra le jour prochainement !
En collaboration avec le pédiatre Georges Himy, Sylvie écrit
des articles thématiques pour le site « Maman et Compagnie », destiné
aux jeunes mères : www.mamanandco.fr.
Travailler de concert avec un pédiatre confère un certain poids à des propos
qu’elle souhaite concrets et réalistes. Ce travail d’équipe, associant
expériences professionnelles et néophytes, apporte de réels conseils aux mamans
soucieuses du bien-être de leurs enfants.
Comme auteure pour la jeunesse et animatrice d’ateliers d’écriture, Sylvie se doit d’interagir constamment avec les milieux éducatifs et scolaires. La pédagogie entre forcément en ligne de compte lors de la rédaction de ses ouvrages. Depuis 2012 et pour renforcer cette réflexion, Sylvie est également en charge d’une chronique, « Capitaines et Moussaillons », dans le magazine mensuel La Classe, destiné aux enseignants des écoles élémentaires.
Eric, le héros de la collection Enigmatique mon cher Eric!
Depuis 2001, Sylvie anime des ateliers d’écriture pour des publics très variés : enfants, adolescents, adultes, il n’y a pas d’âge pour se lancer ! Ces ateliers aboutissent à la création d’un petit ouvrage, recueil de contes, nouvelles policières, échanges épistolaires, documentaires… en fonction de l’âge, la motivation et l’envie !
Ces ateliers d’écriture permettent à l’auteure d’intervenir
dans de nombreuses classes du CP à la Terminale. Ils sont l’occasion de montrer
les différents métiers du livre. Eh oui, parce que du travail d’auteur à celui
d’éditeur, il s’en passe des choses autour d’un livre ! Toute une
chaîne qui permet d’élaborer les grandes étapes de la fabrication d’un ouvrage,
des prémisses de l’idée initiale à la rédaction pour enfin parvenir à
l’objet-livre ! C’est aussi la promotion de cet objet-livre à laquelle
participe Sylvie lors des ateliers. Un beau moyen de montrer et faire apprécier
aux participants toute l’étendue du travail autour du livre, du cheminement de
l’idée jusqu’à l’histoire.
L’écriture pour la jeunesse implique d’être au cœur de celle-ci, de plonger à
la source pour en retirer l’inspiration de tous les instants. Ces ateliers corroborent
la conception de Sylvie sur l’écriture créative et son travail d’auteure.
Sylvie précise : « Souvent, on a tendance à penser que comme je suis
auteure, je vais faire tout le boulot, mais attention ce n’est pas le
but ! Je me vois plutôt comme une accoucheuse des idées… Je suis là pour
aider les élèves à laisser libre cours à leur imaginaire. Je joue un rôle
essentiellement de maïeutique. »
Aider les petites idées désordonnées à se muer en quelque chose de construit et
de joli, voilà en quoi consiste l’essentiel de son travail lors de ces ateliers
d’écriture.
J’ai aimé la formule imagée employée par Sylvie : « Je dis souvent
aux élèves que ce sont eux les piliers. Ils vont poser les fondations
essentielles, construire la baraque avec les poutres et tout ça et moi, je suis
celle qui viendra ensuite décorer le tout, apporter les ornements.»
Ce sont les enfants qui écrivent entièrement l’histoire.
« J’essaie toujours de m’effacer le plus possible lors de ces
ateliers. Moi, je suis là pour les guider mais les idées, l’imagination,
ils les possèdent. »
Sylvie est là pour le leur rappeler : chacun a sa petite conception de la
vie, son humour et son imaginaire pour raconter une histoire. Elle, elle
n’est que là pour autoriser ces petites idées à germer comme des champignons,
auxquelles elle viendra apporter son coup de crayon ensuite, pour qu’elles
soient plus digestes. C’est tout un travail d’écrire un bon bouquin et cela ne
s’improvise pas !
Elle apporte ainsi la touche finale et élabore la coordination des idées
disséminées pour donner la cohérence
essentielle à l’histoire.
BATAILLONS LIVRE !
Sylvie anime également un atelier d’écriture avec dix-huit
classes francophones sur le web. Le projet s’appelle « La Bataille des
Livres » et regroupe des classes francophones de plusieurs horizons. Tout
part de Suisse pour s’étendre jusqu’au Sénégal et en Haïti.
« La Bataille des Livres » a lieu chaque année et se déroule en ce moment. C’est l’occasion
d’une tournée en Suisse des auteurs, à laquelle Sylvie a déjà participé deux
fois. Cette année, c’est via le web que notre écrivain aide les élèves des
dix-huit classes à écrire leur histoire. La thématique annuelle :
l’enquête. Cela tombe bien, Sylvie aime passionnément les intrigues !
Coutumiers des aventures rocambolesques et pleines de surprises, ses héros vivent
à cent à l’heure et on les suit avec zèle et entrain.
Dans cette « Bataille des Livres », son travail consiste à recueillir
les différents textes envoyés par les classes et de faire… le grand tri printanier
dans tout ça ! Un travail de grande ampleur pour écrire, chapitre après
chapitre, un roman. « Je fédère les différents travaux remis par les
classes. C’est titanesque, un grand puzzle avec un peu de tout… Beaucoup
d’idées surtout, qu’il faut ensuite ranger, clarifier et sélectionner. J’essaie
toujours de mettre un peu de tous, que chacun puisse s’y retrouver quand il
lira le chapitre final. Que chacun puisse se dire : tiens, voilà mon
idée, elle est là ! Ensuite, j’ajoute ma sauce à tout ça. »
Un chapitre naît à chaque fois de ce joyeux méli-mélo de propositions. La
romancière chaperonne les classes en les lançant vers de nouvelles pistes de
réflexion et chaque nouveau chapitre, attendant sa suite, propose de nouvelles voies
de questionnement. Ce travail durera jusqu’en avril et donnera naissance à un
livre, écrit conjointement entre les élèves et Sylvie de Mathuisieulx.
RIRA BIEN QUI RIRA LE DERNIER
Nous avons beaucoup évoqué la notion de « divertissement ». Sylvie
étant une véritable amoureuse des mots, je me suis dit que le terme n’était pas
utilisé par hasard. J’ai regardé les différentes acceptions du terme
« divertissement ».
Au 17ème siècle, le philosophe Blaise Pascal a beaucoup étudié le
divertissement dans son livre Pensées.
Il reprend une idée un peu contradictoire selon laquelle l’homme a le besoin,
la nécessité même, de se distraire et donc de se détourner de l’essentiel (le
paradoxe étant alors qu’en se détournant de l’essentiel, l’homme peut enfin
atteindre le divertissement essentiel).
Quoi qu’il en soit, cette notion de « divertissement » semble marquer
le pas de notre ère contemporaine. Et si dans notre société de consommation et
de loisirs, le divertissement est devenu primordial, c’est bien parce qu’il
incarne désormais tout un secteur d’activités économiques florissant (et a
priori, censé être épanouissant).
Pour aller un brin plus loin, on pourra aussi dire que le terme
« divertissement » est d’origine latine et qu’il désignait d’abord
l’action financière de détourner à son propre profit un héritage… !
Ensuite, la définition s’est élargie au domaine de l’action plus immatérielle,
celle de se détourner de l’essentiel. Tout cela n’est donc pas anodin si de nos
jours, le divertissement est davantage lié à l’argent, aux gains et à un besoin
apparemment inhérent à l’homme !
Se distraire, c’est donc prendre du bon plaisir, s’amuser, penser à autre
chose.
Notre société prône le divertissement, même sans cadre réel. La littérature
pour la jeunesse ne doit cependant pas plonger aveuglément dans le rire facile,
l’amusement à tour de bras. Cela serait un grand dommage que de brasser du vent
et qu’il ne reste rien dans les petites têtes des enfants après la
lecture ! Sylvie écrit pour amuser, faire rire, ça oui, mais pas sans
réfléchir. On peut rire de tout, mais pas n'importe comment.
Notre 21ème siècle si superficiel et contradictoire veut donc du
divertissement ! La culture semble devoir se plier à ce diktat.
« Je dis souvent que pour moi l’essentiel lorsque j’écris est de faire réfléchir
en souriant et de sourire en réfléchissant ».
D’ailleurs, son humour ravit. En effet, il ne se confine pas au jeu trop facile
de l’infantilisme sous prétexte d’écrire pour la jeunesse. L’écrivain a à cœur
de faire participer son lecteur à la construction de l’intrigue. Le vocabulaire
se veut à la fois clair et ciblé. Il ne s’agit pas de simplifier des termes
mais de les expliquer. Aussi, dans la collection « Enigmatique mon cher
Eric ! » Sylvie n’hésite-t-elle pas à introduire ses connaissances de
juriste pour donner des définitions claires et ludiques de certains mots issus
du droit. L’auteure évite ainsi de tourner autour du pot en remettant à plus
tard des apprentissages qui peuvent se faire à n’importe quel âge et avec plus
de légèreté. Le franc-parler de ses personnages contourne la retenue des
adultes tout en questionnant ce monde dans lequel ils vont entrer.
Par ailleurs, lorsque Sylvie écrit pour les enfants, elle n’oublie jamais
les adultes qui accompagnent la lecture de ses ouvrages. Ses récits offrent
ainsi plusieurs grilles de lecture, des degrés différents qui permettent à
chacun d’y trouver son compte et son petit clin d’œil, de déceler la touche
d’humour qui lui est dédiée entre les lignes.
PENSÉES VERTES POUR L'ÉCOLOGIE
Deux nouveaux livres sont à découvrir depuis peu : Scoop à écolo-village et Mystère à écolo-village (éditions
Oskar).
Cette série se soucie de l’environnement et de l’impact de l’homme sur la
nature. A l’heure du bio et des politiques de verdissement, ce projet est tout
à fait dans l’air du temps. Avec cette nouvelle collection, Sylvie ouvre grand
la porte à Mère Nature pour éveiller consciences et sensibilités. Plusieurs
thèmes peuvent ainsi donner lieu à des débats, notamment sur la notion de
l’engagement individuel. L’intrigue rappelle des faits très actuels : une
équipe de journalistes vient faire un reportage sur l’écolo-village. Greg, le
gros dur de la classe veut en profiter pour organiser une manifestation visant
à faire reconnaître les droits des enfants. Le mouvement de protestation va
faire un flop, mais la programmation de l’émission à la télé aura, pour lui,
une conséquence aussi inattendue que positive.
Réflexion sur les enjeux environnementaux, évènements surprenants dans la vie
d’un groupe d’enfants, prises de position engagée, les aventures de cette
série s’annoncent pleines de surprises !
La plume de Sylvie reste piquante, vraie et entière. Sa
particularité est son aisance. Sa causticité, le goût des mots bien choisis et
une joie de vivre à toute épreuve, voilà l’impression que m’a laissée cette
auteure pleine de dynamisme et d’entregent.
Sylvie, elle pétille et vous donne envie de vous lancer dans un bouillonnement
d’idées, et tant pis pour ceux qui restent au bord à attendre que vous vous
cassiez la figure, ils seront bien surpris !
Plutôt cartésienne, notre romancière croit néanmoins à la petite touche de
magie qu’il y a dans la vie : « Certaines choses ne s’expliquent pas,
et pourtant on sait qu’elles ne sont pas uniquement dues au hasard. »
Ecrire pour la jeunesse, c’est avant tout déceler l’extraordinaire dans
l’ordinaire, domaine dans lequel excelle Sylvie.
« Si un de mes livres donne envie de lire à un enfant et lui fait aimer la
lecture, alors j’ai atteint mon objectif et en suis heureuse. »
Et si cet article a piqué votre curiosité, rendez-vous sur
le site de l’auteure www.sdemathuisieulx.com
Rédaction : Camille Feireisen
Illustration : couvertures de quelques ouvrages de Sylvie de Mathuisieulx